Entre 1990 et 2000, Lina MAKKI était professeur d'arts plastiques au CEM Ousmane Diop Coumba Pathé (Soumbédioune - Dakar). Elle encadrait bénévolement les élèves à domicile pour la préparation de concours de dessin.
Lina Makki a organisé 3 expositions individuelles en France et a participé à 37 expositions collectives.
Le Liban qu'elle fut obligée de quitter en 1978 à cause de la guerre occupait une grande place dans l'esprit de Lina EL MAKKI; citons ce qui suit de ses idées sur son pays d'origine et sur ses compatriotes:
" Je trouve vraiment dommage que l'image qu'on entretient des libanais est celle du commerçant derrière son comptoir. C'est une fausse image. Quand on les rapproche, ils sont tellement généreux. Je n'ai jamais vu un peuple qui fait autant pour ses frères . Quand j'étais au Liban, j'ai découvert l'art en même temps que mes origines et j'ai vu combien mon pays comptait de grands artistes, de grands artisans, d'hommes de culture. J'ai aussi découvert qu'il y a de grands artistes dans ma famille dont je tiens sans doute mon penchant pour l'art. C'était pour moi une révélation magnifique"
Parlant de l'école de peinture qu'elle pratique, Lina avait dit:
" Notre école ici s'appelle l'expression personnelle; chaque artiste s'exprime selon son propre style. On dit aussi art abstrait, mais en Europe on m'a fait remarquer que ce style relève plutôt de l'expression personnelle que de l'art abstrait"
"Dans l'abstrait, il y a plein de choses en jeu: les formes, les figures géométriques... Je peux dire que j'ai deux personnalités dans la peinture. A part l'expression personnelle abstraite, j'ai éprouvé le besoin de faire du figuratif, c'est à dire du réalisme"
"Dans l'expression personnelle, il y a la liberté, la créativité, le défoulement. C'est l'expression des états d'âme . Dans le style figuratif , c'est la précision, la discipline, le classique, donc la rigueur. On s'éloigne de la vie ordinaire, de la médiocrité quotidienne, on est tout entier à son oeuvre"
Caractérisant son oeuvre, elle avait dit:
"Je dirai d'abord qu'elle est d'inspiration très africaine. C'est mon métissage qui transparait très clairement. A ceux qui me reprochent cette inspiration africaine parce que je suis d'origine libanaise, je réponds, vexée, que je suis née au Sénégal, que je suis métissée de l'apport culturel sénégalais, et que c'est mon vécu et cette âme africaine qui ressortent spontanément ..."
Lina EL MAKKI se considérait comme artiste discrète et cachée:
"Je suis une artiste peintre très discrète et cachée. Je n'ai jamais cherché à me faire connaître. Il m'est arrivé de refuser de vendre des tableaux. Je pense que le peintre peint au début par besoin intérieur. ça lui est égal d'être connu. Quand ça arrive, c'est que des personnes ont aimé son travail, pourquoi pas? "
Concernant ses peintures de l'Ile de Gorée, elle dit:
"J'ai été tellement attirée par le décor, les murs délbrés, les vieux bâtiments que j'ai aussitôt senti le besoin de faire une série de peintures sur Gorée. Quand je suis émerveillée par quelque chose, je ne peux pas m'empêcher de le dessiner"
"Je n'ai jamais aimé les dégâts, les égratignures sur les murs ... Etre artiste, c'est aimer, s'émerveiller, devant tout ce que Dieu a créé"
